Si rien n’est fait, les réserves de l’Agirc risquent d’être épuisées fin 2017. Idem dans une dizaine d’années pour celles de l’Arrco. Des décisions doivent être prises pour limiter les déficits, et c’est aux partenaires sociaux de le faire, car ce sont eux qui gèrent les deux régimes de retraite complémentaire des salariés du privé. Un nouveau cycle de négociations entre syndicats et patronat a donc été lancé, avec l’objectif d’aboutir à un accord d’ici à juin 2015. La première réunion officielle est programmée le 28 novembre. On devrait en savoir plus ce jour-là sur les solutions préconisées par chacun.
A savoir : Les non-cadres cotisent à l’Arrco. Les cadres cotisent à la fois à l’Agirc et à l’Arrco. Et huit partenaires sociaux cogèrent ces deux régimes et doivent s’entendre pour les réformer : FO, la CGT, la CFE-CGC, la CFDT et la CFTC côté syndicats, le Medef, la CGPME et l’UPA côté patronat.
Ces dernières années, ces régimes de retraite complémentaire ont dépensé plus qu’ils n’ont gagné – ils ont versé plus de pensions qu’ils n’ont perçu de cotisations. Alors ils doivent chaque année puiser dans leurs bas de laine pour combler les déficits. Rappelons qu’ils ne peuvent pas emprunter. Le hic, c’est que ces réserves ne sont pas infinies. Le jour où elles seront épuisées, l’Agirc et l’Arrco ne pourront plus verser la totalité des pensions dues – ils ne pourront verser que ce qu’ils touchent en cotisations, et c’est insuffisant.
Pourquoi le niveau des pensions versées dépasse-t-il désormais celui des cotisations ? Il y a d’abord le facteur démographique : l’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite et l’allongement de l’espérance de vie boostent le montant de pensions à verser. Puis il y a la mauvaise situation économique : plus de chômage, c’est moins de cotisations. La réforme de 2012, qui a élargi les possibilités de départ à la retraite avant l’âge légal (à …