Les réserves des régimes de retraite complémentaire des cadres du privé (Agirc) et des salariés (Arrco) pourraient être épuisées respectivement en 2018 et 2024, selon un des scénarios examinés vendredi lors d’une réunion des partenaires sociaux.
Ces réserves, qui permettent de compenser les pertes financières des régimes de retraite complémentaire, s’élevaient à 9 milliards pour l’Agirc, et 55,4 milliards pour l’Arrco au 31 décembre 2013.
« Si le gel des pensions est maintenu, l’un des scénarios intermédiaires prévoit que les réserves seront épuisées en 2018 pour l’Agirc et en 2024 pour l’Arrco », a déclaré à l’AFP Jean-Louis Deroussen (CFTC), à l’issue de cette réunion consacrée aux projections financières des régimes.
Syndicats et patronat, gestionnaires de l’Arrco et de l’Agirc, avaient conclu un accord en 2013 pour rétablir l’équilibre financier des régimes, en limitant la revalorisation des pensions jusqu’en 2015, ce qui a abouti à un gel en 2014.
« Mais on voit que le gel ne suffit pas et si rien n’est fait, il faudrait baisser les pensions de l’Agirc de 10% en 2019 et celles de l’Arrco de 10% à 14% en 2025 », a précisé M. Deroussen.
Pour éviter cette solution radicale, « nous allons examiner les paramètres (hausse des cotisations, baisse des pensions, recul de l’âge légal de départ), voir quels dispositifs peuvent être révisés », a-t-il ajouté.
Les partenaires sociaux ont prévu de se retrouver pour une séance de négociations le 28 novembre, précédée par plusieurs groupes de travail.
Les marges de manoeuvre sont quasiment « nulles » en ce qui concerne une éventuelle hausse des cotisations selon M. Deroussen, et les pensions sont déjà gelées.
Reste le recul de l’âge légal: l’une des pistes suggère de verser les pensions seulement à 65 ans.
« Il faut être réaliste et prendre ses responsabilités pour assurer la pérennité des régimes », constate M. Deroussen, redoutant qu' »aucune solution ne soit favorable au salarié ».
Comme le régime général de la Sécurité sociale, l’Arrco et l’Agirc sont affectés par une baisse des cotisations en raison de la hausse du chômage et du contexte économique difficile.
En 2013, le déficit technique (différence entre les cotisations perçues et les pensions versées) de l’Arrco s’élève à 3,85 milliards d’euros, celui de l’Agirc à 3,27 milliards.
Leur déficit net est ramené à 405 millions pour l’Arrco et 1,24 milliard pour l’Agirc, grâce au placement des réserves (hors gestion et action sociale).
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