Prix de l'essence, prix du blé… Voici pourquoi la guerre en Ukraine pourrait accentuer l'inflation en France.
Depuis le 3 mars 2022, le taux d’inflation en zone euro a atteint 5,8 % en février en rythme annualisé. Du jamais vu pour la région depuis la création de cet indicateur en 1997 ! Le consensus attendait une hausse plus modérée de 5,3 %. En Italie, l’inflation ressort à +5,7 %, un record depuis 1995. En France, elle atteint 3,6 %, un plus haut depuis mi-2008. En Espagne, elle évolue sur un sommet de 33 ans, à +7,4 %.
Les prix de l'essence vont augmenter
Avec le démarrage de l'opération militaire russe en Ukraine, les prix du pétrole ont fortement augmenté. Le prix du baril de pétrole a dépassé les 100 dollars jeudi pour la première fois en plus de sept ans. Les prix de l'essence en France sont indexés sur les cours du pétrole mondial.
Les prix des carburants routiers vendus en France avaient déjà atteint de nouveaux sommets la semaine dernière. Il faut donc s'attendre à atteindre des nouveaux records dans les prochains jours.
Blé, maïs, aluminium : les prix des matières premières en forte hausse
L'Ukraine et la Russie représentent près d’un tiers des exportations de blé et d’orge, et environ un cinquième du commerce du maïs. La Russie est le premier exportateur mondial de blé et l'Ukraine est le quatrième exportateur mondial de blé et troisième exportateur mondial de maïs. Quelque « 40% de la production ukrainienne de blé est réalisée dans les oblasts de l'Est et 8% plus particulièrement dans les régions séparatistes », notait récemment, interrogé par l'AFP, Christopher Dembik, directeur stratégie et macro-économie de Saxo Banque.
Sur les bourses mondiales, les prix des matières premières s'envolaient également jeudi. Dans les échanges pré-marché à la bourse de Chicago, le blé s'échangeait à 9.21 dollars le boisseau (+40%), un niveau plus atteint depuis des années. Les prix des céréales ont atteint jeudi matin des niveaux record en séance sur le marché européen, avec un pic totalement inédit pour le blé à 344 euros la tonne sur Euronext. A Chicago, le boisseau de maïs gagne 5 %. L'aluminium s'envole par ailleurs.
L'électricité et le gaz risquent de progresser
Sur les marchés européens, les prix du gaz flambent. +41 % pour le cours européen de référence pour le gaz. L'Europe importe 46% de son gaz depuis la Russie. En France, la Norvège demeure de loin le principal fournisseur de notre pays (36 %), devant la Russie (17 %), l'Algérie (8 %) et les Pays-Bas (8 %).
Concernant l'électricité, si la France bénéficie de son mix énergétique basé en grande partie sur le nucléaire, elle est ainsi exposée au prix du gaz puisque le prix de l'électricité est en partie indexé sur cette donnée.
Tout cet élément pourrait influencer l’inflation à court terme sans pour autant précipiter une hausse des taux des banques centrale. Même si cette hausse était prévue avant l’invasion de l’Ukraine, le ralentissement économique induit par les incertitudes et le comportement des consommateurs devrait aussi calmer la demande et donc aider à la baisse de l’inflation.
En bref la situation est encore assez floue pour y voir complétement clair. Il faut surveiller les allocations et profiter des opportunités.
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