Prêter comme un banquier aux entreprises ou aux particuliers et recevoir des intérêts en retour. C’est aujourd’hui possible avec la finance participative. Une pratique désormais encadrée.
Le financement participatif, ou crowdfunding, littéralement « financement par la foule », est un mécanisme permettant de collecter de l’argent, généralement de petits montants via une plate-forme Internet en vue de financer un projet. Issue du monde associatif et culturel, cette nouvelle forme de financement 2.0 s’est étendue aux prêts entre particuliers, mais aussi aux levées de fonds par des PME et des start-up. En France, les sommes récoltées par ce biais ne représentent qu’une goutte d’eau par rapport aux crédits bancaires, mais elles sont en forte croissance avec un montant doublé, à 66,4 millions d’euros sur un an au premier semestre 2014.
Financer les start-up
Le phénomène de la finance participative devient tendance, et les sites se sont multipliés en France, ces dernières années. A tel point que le gouvernement a jugé bon de légiférer sur le sujet (lire l’encadré ci-dessus). De quoi satisfaire les professionnels du secteur, qui voient dans ce cadre juridique un gage de crédibilité pour leur activité, même s’ils réclament désormais des avancées en matière de fiscalité .
« La crise de 2008 a renforcé le sentiment de défiance à l’égard des banques traditionnelles. Aujourd’hui, leurs structures de coûts et leurs contraintes de bilan les handicapent pour financer l’économie réelle. Avec nos produits, les épargnants savent comment leur argent va être utilisé », explique Nicolas Lesur, ancien directeur marketing de la Financière de l’Echiquier et fondateur d’Unilend. Cette plateforme, lancée il y a à peine un an, met en relation les particuliers et les PME en quête d’argent pour acheter du matériel, développer leur activité…
« Il y a aujourd’hui environ 4.000 milliards d’euros placés sur l’assurance-vie en France et 44 milliards qui vont vers les jeux de hasard. Si l’on pouvait en diriger une petite partie vers l’investissement en capital, ce serait une bonne chose ! », lance, en plaisantant, Stéphanie Savel, PDG de Wiseed, une plate-forme qui permet d’investir dans les sociétés innovantes en phase d’amorçage.
« Le financement de l’amorçage est une forme d’investissement qui présente des risques et doit être envisagée uniquement dans une optique de long terme avec un horizon d’au moins cinq ans », prévient toutefois la dirigeante. Dans une plate-forme telle Wiseed, les sorties peuvent se révéler très positives, comme avec la société biopharmaceutique Antabio, financée en 2010 et qui a généré pour les investisseurs une plus-value de 45 % en dix-huit mois.